En 2018, six adolescents venus de toute la francophonie se sont vu remettre le Prix Clara, un concours d’écriture jeunesse unique en son genre, dédié aux nouvelles d’ados. Créé en hommage à Clara, une jeune fille passionnée de littérature disparue prématurément, ce prix récompense chaque année des auteurs âgés de 13 à 18 ans pour la qualité, la sincérité et l’audace de leurs textes. Derrière les pages, des voix adolescentes s’élèvent : tantôt fragiles, tantôt puissantes, elles dessinent les contours d’une littérature adolescente libre, inventive, souvent bouleversante.
L’édition 2018 a vu émerger des plumes marquées par l’introspection, l’imaginaire, la quête de soi. Mais que reste-t-il de leurs mots, sept ans plus tard ? En 2025, alors que la jeunesse est à nouveau au cœur des préoccupations culturelles et sociales, il est temps de replonger dans cette édition, non pas comme dans une archive figée, mais comme dans un miroir vivant de ce qu’écrire à l’adolescence veut dire — hier comme aujourd’hui.
Les lauréats du Prix Clara 2018 ont livré chacun une nouvelle singulière, à la fois ancrée dans leur imaginaire personnel et résonante avec des thématiques universelles. Derrière chaque texte, une jeune voix qui, le temps de quelques pages, s’empare de la langue pour dire ce qui touche, bouleverse, questionne.
🔹 Thomas Carré – La nuit venait de tomber
Un texte onirique aux contours flous, où le lecteur oscille entre rêve et réalité. L’auteur y installe une atmosphère de transition, à la frontière de la conscience et de l’inconscient, comme un passage symbolique vers l’âge adulte.
🔹 Rémi Courtois – La cabane
Dans cette nouvelle, la solitude devient un refuge. À travers un espace intime — une cabane perdue dans la nature — l’auteur explore le silence, le repli, et la construction intérieure d’un jeune garçon face à ses peurs.
🔹 Salomé Fabry – Le chant des pierres
La plume poétique de Salomé Fabry évoque le lien au vivant, à la nature et à la mémoire. Les pierres, témoins silencieux du passé, deviennent des guides pour une adolescente en quête de sens et d’héritage invisible.
🔹 John Levy – Rêveries au large
Un récit de voyage intérieur, où la mer sert de métaphore à l’exploration de soi. Entre perte et renaissance, le protagoniste vogue sur les eaux troubles de ses émotions, en quête d’un cap, d’un sens, d’une liberté.
🔹 Alexis Notarianni – Le souffleur de verre
Cette nouvelle délicate met en scène un artisan et son art, dans une ambiance feutrée. L’auteur y parle de fragilité, de transmission, et de la beauté des gestes qui perdurent, comme une métaphore du lien entre générations.
🔹 Timothée Peraldi – Influenceuse
Dans un ton plus contemporain, Timothée Peraldi dépeint l’univers des réseaux sociaux et les dérives de l’image publique. Derrière l’écran, une adolescente façonnée par le regard des autres tente de retrouver sa vérité intime.
Chacune de ces nouvelles d’ados témoigne d’une sensibilité propre, d’un regard déjà lucide sur le monde. À travers ces textes, c’est toute la richesse de l’écriture adolescente qui s’exprime, entre urgence de dire et maturité naissante.
Les nouvelles du Prix Clara 2018 ne se contentent pas de raconter des histoires : elles explorent, souvent avec une étonnante finesse, des thématiques profondes qui traversent l’adolescence et dépassent le simple cadre générationnel. Ces textes, rédigés à l’âge où l’on cherche à comprendre le monde autant que soi-même, dessinent une cartographie sensible où se croisent solitude, transmission, mémoire, image publique, rapport à la nature et expression artistique.
La solitude revient à plusieurs reprises, qu’elle soit choisie — comme dans La cabane — ou subie — comme dans Rêveries au large. Elle devient souvent une étape vers la construction personnelle, un repli nécessaire pour faire face à la complexité des émotions adolescentes. Le thème de la transmission, lui, s’incarne dans Le souffleur de verre ou Le chant des pierres, où l’héritage familial, artisanal ou symbolique joue un rôle fondamental dans la quête de sens.
La mémoire, qu’elle soit intime ou collective, infuse les récits : les personnages cherchent des traces, des voix du passé, comme des repères dans le chaos du présent. En miroir, Influenceuse propose une réflexion aiguë sur la société numérique et la pression du regard extérieur. Cette nouvelle aborde avec justesse la question de l’image publique à l’ère des réseaux sociaux, une problématique plus que jamais actuelle en 2025, alors que les jeunes générations tentent de se réapproprier leur identité numérique.
Enfin, les récits de 2018 montrent un rapport très fort à l’imaginaire, à la nature et à l’art. L’écriture elle-même devient un prolongement du souffle artistique, une manière d’interroger le réel à travers le prisme de la fiction. Ce que ces textes révèlent, au fond, c’est la capacité des jeunes auteurs à poser un regard déjà lucide sur les tensions du monde, à mêler introspection personnelle et enjeux sociétaux sans jamais forcer le trait.
Lire les nouvelles du Prix Clara 2018 avec le recul de 2025, c’est comme ouvrir un album photo littéraire d’une génération prise sur le vif. Chaque texte devient une photographie sensible de l’adolescence, non pas figée dans le temps, mais vibrante d’une époque, d’une culture, d’un rapport au monde propre à la génération Z naissante.
Dans ces récits, l’écriture adolescente n’est ni maladroite ni naïve : elle est parfois brute, parfois ciselée, mais toujours sincère. Elle reflète une volonté de nommer l’indicible, de saisir ce qui échappe, ce qui dérange, ce qui bouleverse. Le langage est utilisé comme un outil d’exploration, une arme douce pour décoder l’intime, dire la douleur, l’ennui, l’espoir ou la colère.
On y trouve aussi une forte conscience de la fragilité des choses : des liens, des corps, des repères. L’introspection y est centrale — non par enfermement narcissique, mais par une volonté d’analyser ses émotions pour mieux comprendre le monde extérieur. Cette génération d’auteur·rice·s, formée avant même les grands basculements du début des années 2020 (crise sanitaire, montée des préoccupations écologiques, explosion de l’IA grand public), exprimait déjà des tensions profondes. Leurs textes apparaissent aujourd’hui comme des signaux faibles d’un monde adolescent en mutation, capable de mêler émotions brutes et pensée critique.
Sept ans se sont écoulés depuis la parution des nouvelles du Prix Clara 2018, mais leurs mots continuent de résonner. Ce n’est pas seulement parce qu’ils sont bien écrits, mais parce qu’ils portent en eux quelque chose de précieux : une vérité d’âge, une manière de dire le monde à 15 ou 17 ans sans filtres, avec ce mélange de lucidité et de vertige propre à l’adolescence.
Le concours d’écriture n’est pas qu’un tremplin littéraire — il est aussi une mémoire vivante, un lieu d’archivage émotionnel où chaque promotion incarne une sensibilité collective. En relisant les nouvelles d’ados de 2018, on y retrouve les bruissements d’un monde intérieur en éveil, les premiers pas d’un regard critique, la voix d’une jeunesse qui, sans le savoir, écrivait aussi pour demain.
À l’heure où l’on interroge constamment les jeunes sur leur engagement, leur rapport aux écrans, à l’écologie, à l’identité, ces textes offrent une réponse inattendue : l’écriture reste une forme de résistance douce, une manière de faire entendre sa voix dans un monde trop bruyant.
Le Prix Clara n’est donc pas seulement une récompense annuelle. C’ est un témoignage générationnel, une invitation à relire les jeunes, à leur faire confiance, à s’émouvoir de leurs récits comme on écoute un murmure venu du futur. Et si vous n’avez jamais ouvert un recueil du Prix Clara, 2025 est peut-être l’année idéale pour commencer.
Quels sont les lauréats du Prix Clara 2018 ?
Les lauréats du prix Clara 2018 sont six adolescents sélectionnés pour la qualité et l’originalité de leur écriture. Il s’agit de Thimothée Peraldi (Influenceuse), Thomas Carré (La nuit venait de tomber), Rémi Courtois (La cabane), Salomé Fabry (Le chant des pierres), John Levy (Rêveries au large) et Alexis Notarianni (Le souffleur de verre). Le Prix Clara 2018 a mis à l’honneur leurs nouvelles aux univers très variés, toutes rassemblées dans un recueil publié à l’automne.
Comment participer au Prix Clara ?
Le Prix Clara est un concours d’écriture destiné aux adolescents âgés de 13 à 18 ans. Pour soumettre une nouvelle, il suffit de respecter les dates d’appel à candidatures (généralement entre janvier et mai) et d’envoyer son texte par mail avec une déclaration de participation. Ce concours vise à révéler le talent littéraire des jeunes et à soutenir la recherche médicale.
Quels thèmes abordent les nouvelles du Prix Clara ?
Les thématiques traitées dans les nouvelles du Prix Clara sont riches et souvent très actuelles : amour, famille, injustice, mais aussi réseaux sociaux, guerre, quête de soi ou rapport à la nature. On y retrouve une grande créativité dans la narration, ainsi qu’une originalité dans les formes d’expression, reflet de la diversité des préoccupations adolescentes.
Quel est le prix du livre Prix Clara 2018 ?
Le livre regroupant les textes primés du Prix Clara 2018 est disponible à l’achat sur plusieurs plateformes. Son coût varie selon le revendeur, mais il se situe généralement entre 10 et 15 €. Chaque édition du recueil est publiée à l’automne, et sa vente permet de financer une action solidaire.
Quelle est l’histoire de Clara ?
À l’origine du prix, il y a la mémoire de Clara, une jeune fille passionnée de lecture et d’écriture, décédée en 2006 d’une malformation cardiaque à l’âge de 13 ans. Le Prix Clara a été fondé en son honneur, avec pour mission de soutenir la recherche médicale et de valoriser la parole littéraire des adolescents à travers cette belle histoire.
Où acheter les livres du Prix Clara ?
Les livres issus du Prix Clara sont disponibles à la vente sur plusieurs canaux : en librairie, sur Amazon, ou encore sur le site de l’éditeur. Chaque année, une nouvelle sélection de nouvelles est publiée dans un recueil que l’on peut acheter en version papier ou numérique.
Quels sont les bénéfices du Prix Clara ?
Le Prix Clara est un prix littéraire à double vocation : il permet de révéler des adolescents écrivains et de soutenir la recherche médicale. Tous les bénéfices issus de la vente des recueils sont reversés à une association qui lutte contre les maladies cardiaques, en soutien à l’Hôpital Necker-Enfants malades.
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