Un engagement qui dure depuis des années
Depuis les premières heures du Prix Clara, Isabelle Lebret figure parmi les piliers du jury. Année après année, elle parcourt les centaines de nouvelles reçues, cherchant ces voix singulières, ces textes qui touchent, qui surprennent, qui méritent d’être entendus. Ce que beaucoup ignorent, c’est que son implication dépasse largement le simple examen de manuscrits. Isabelle incarne à elle seule la philosophie du Prix Clara : reconnaître les jeunes talents, oui, mais surtout transmettre un message plus profond : que l’écriture peut être un acte d’amour, un geste solidaire, une façon de changer le monde.
« Quand on lit les nouvelles des adolescents, on ne lit pas simplement des histoires, raconte-t-elle. On lit leur vision du monde, leurs peurs, leurs rêves, leurs combats. C’est un privilège rare que de pouvoir accompagner cette parole. »
Le Prix Clara a été créé en 2006 en mémoire de Clara, décédée à 13 ans d’une malformation cardiaque congénitale. Ce qui pourrait être un simple souvenir nostalgique est devenu une force motrice d’action collective. Clara elle-même aurait écrit. Clara aurait participé. Clara aurait pu être parmi les lauréates. Cette absence donne à chaque édition du concours une urgence, une tendresse, une détermination qu’Isabelle porte en elle.
« Ce qui est remarquable avec le Prix Clara, explique-t-elle, c’est que nous ne voulons pas que les jeunes oublient Clara. Nous voulons qu’ils la portent avec eux, en écrivant, en créant, en se battant pour ce qui compte pour eux. Et chaque fois qu’un jeune envoie sa nouvelle, il ou elle participe à la lutte contre cette maladie qui a pris Clara trop tôt. »
Depuis la création du concours, chaque vente du recueil Pour Clara, Nouvelles d’Ados est intégralement reversée à l’Association pour la Recherche en Cardiologie du Fœtus à l’Adulte (ARCFA), basée à l’hôpital Necker-Enfants malades. Cette association, fondée en 2003 par l’équipe médicale de cardiologie, poursuit un objectif singulier : donner les meilleurs soins, dans les meilleures conditions, aux patients atteints de malformations ou maladies cardiaques, du fœtus à l’âge adulte.
L’ARCFA n’a pas vocation à être une grande institution avec des centaines de salariés. Elle est une association de cœur, au sens propre du terme. Elle finance des recherches fondamentales, acquiert du matériel innovant, forme les médecins, accompagne les familles avec des livrets d’éducation thérapeutique, et organise des séminaires permettant la diffusion des connaissances.
« Certains jeunes cardiaques vivent rarement plus de 20 ans, rappelle Isabelle avec gravité. Nous ne savons pas encore pourquoi ni comment ces malformations se développent, ni même comment les détecter à l’avance. La recherche est notre meilleure arme. Chaque euro reversé par le Prix Clara aide les médecins et les chercheurs à repousser les frontières de l’impossible. »
Le jury du Prix Clara reflète une belle diversité : Isabelle Lebret côtoie Erik Orsenna (académicien et écrivain en tant que président du jury), Héloïse d’Ormesson (fondatrice des Éditions Héloïse d’Ormesson), Bernard Spitz et Hugo Spitz (famille de Clara), Margaux Solinas (meilleure amie de Clara), des éditeurs, des journalistes, des auteurs.
Cette diversité n’est pas cosmétique. Elle est l’essence même du Prix Clara. Chaque point de vue apporte une richesse, chaque sensibilité révèle des facettes différentes des textes reçus. Isabelle y voit une force collective au service d’une cause commune : reconnaître les adolescents comme des êtres pensants, créatifs, dignes d’être publiés et lus.
« Quand je lis une nouvelle d’un adolescent, explique Isabelle avec passion, je cherche deux choses. D’abord, la qualité littéraire bien sûr : la maîtrise de la langue, la construction, l’originalité. Mais ensuite, et c’est peut-être plus important encore, je cherche l’âme. Je cherche ce qui fait battre le cœur de cet auteur. Est-ce qu’il ou elle se bat contre quelque chose ? Est-ce qu’il y a une vulnérabilité, une sincérité, un engagement ? »
C’est précisément ce qui rend le Prix Clara unique. Les nouvelles lauréates ne sont pas seulement publiées pour leur beauté formelle, mais parce qu’elles portent en elles une trace authentique du monde adolescent. Des histoires d’amour, certes, mais aussi des récits engagés sur le climat, sur la justice sociale, sur l’identité, sur le sens de la vie. Des textes qui font écho aux préoccupations réelles de cette génération.
Alors que les candidatures pour l’édition 2026 approchent, Isabelle reste convaincue que le Prix Clara jouera un rôle croissant dans la vie littéraire jeunesse française.
« Nous vivons une époque où les adolescents sont souvent mégophonisés par les réseaux sociaux, mais rarement écoutés pour ce qu’ils disent vraiment, analyse-t-elle. Le Prix Clara offre un espace de parole authentique. Ici, ce ne sont pas les clics qui comptent, c’est la sincérité. C’est la qualité. C’est l’âme des mots. »
Pour les jeunes écrivains qui hésitent encore, elle a un message simple mais puissant :
« Écrivez. Osez. Même si vous pensez que votre histoire n’est pas assez bonne, écrivez-la. Envoyez-la. Parce qu’à travers vos mots, vous honorez Clara, vous soutenez la recherche médicale, et vous vous donnez la chance d’être publié, lu, entendu. C’est une responsabilité magnifique. »
Le Prix Clara, c’est l’histoire d’une génération qui écrit pour guérir. C’est un lieu où l’engagement littéraire devient engagement humanitaire. Et au cœur de ce beau projet, des femmes et des hommes comme Isabelle, qui croient que chaque nouvelle compte, que chaque voix adolescente mérite d’être amplifiée.
Découvrez comment participer à l’édition 2026 du Prix Clara. Les candidatures ouvriront début 2026. En attendant, consultez nos ressources pour les jeunes auteurs sur prixclara.fr.
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